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Textes de Maria Di Strofa

Et si la rationalité nous fourvoyait parfois dans l’erreur ?

Et si l’imagination nous aidait à tracer notre route dans un réel potentiellement décevant, agressif et inhospitalier ?

Et si le rêve nous permettait de donner une nouvelle forme au monde ?

L’art et la création ouvrent des brèches dans le monde tel qu’il est pour faire surgir un monde tel qu’il pourrait être, et sera... peut-être.

Les Coquecigrues sortent de ces brèches, créatures bien réelles de terre et de grès, elles sont aussi pétries d’imaginaire et de fictions.

Ces êtres chimériques, à la fois utiles (pots, vases...) et artistiquement superflus, viennent habiter nos espaces.

Présences silencieuses, elles vous suivent amicalement du regard et vous incitent à considérer cette impalpable et subtile frontière du normal et de l’étrange, du visible et de l’invisible, de l’ordinaire et de l’extraordinaire.

Leur univers ne demande qu’à s’entremêler au vôtre !

Nemausus Hilarus
Maria Di Strofa exégète des coquecigrues

Maria Di Strofa

Exégète des Coquecigrues, leur marraine de coeur et d’âme.

Elle se plaît à révéler, à faire exister leurs identités multiples en leur inventant une langue et une généalogie imaginaire, voire poétique.

Vit et travaille à Lyon.

mariadistrofa(a)gmail.com

Les Coquecigrues constituent le « bestiaire imaginaire et dialogique » de notre rapport au monde. Leur matérialité concrète incarne la volonté d'une présence simple au monde, qui capte les potentialités fictives et oniriques de l'instant. Aussi les histoires fabuleuses qu'elles tissent sont-elles autant de déchirures dans notre temporalité humaine (humaine parfois trop humaine !). 

Le geste créateur qui leur donne vie nous projette dans l'univers parallèle de nos affects, émotions, éclats de rire et sentiments que nos vies sociales négligent, oublient ou (pire !) rejettent. 

Les Coquecigrues dialoguent avec l'imaginaire et nous apprennent à vivre avec les chimères. Elles sont l'antidote aux « objets connectés » : elles habitent notre quotidien et font résonner le silence, ou exister l'espace en dehors des urgences intercommunicationnelles. 

Ce bestiaire sympathique et fantasmagorique nous rappelle à l'art exigeant de l'occupation oisive du temps : les Coquecigrues sont notre parenthèse poétique à tendance philosophico-épicurienne... car « qui ne goûte l'instant, point ne sent sa vie ».

Les Coquecigrues détonantes et cacophoniques de Brême.

On les nomme aussi les Stridulantes Rétrogrades car elles emmêlent leurs voix et chantent à l’envers.

Leurs noms : 

Odérim, Aflos, Alis et Dodeca.

Les Stridulantes Rétrogrades font de leur cacophonie un art, et leurs voix divergentes dissonent et discordent horrifiquement, affreusement, étrangement, jamais harmonieusement. 

Si à pleines oreilles vous humez leurs désaccointances, au risque de vous effrayer grandement, ne fuyez pas ! Aux confins du sens, ces bruits de gueule, ces perles difformes sont une plaisante et très instructive philosophie :

Odérim Aflos Alis et Dodéca s’époumonent et entonnent chacune leur chaotique parlerie mais jamais ne se séparent ne se haïssent ni ne s’abominent. 

Car NUL NE PEUT DISCORDER SEUL.

Coquecigrues de Brême

Ne serait-ce pas Sirius? 

Ce bel enflammé épris de beauté et de liberté ? Sondant les profondeurs de la nuit de Décembre, Sirius égaré rayonne de son âme bleutée. 

C’est le Phare Céleste des Coquecigrues qui ont migré trop tard. En effet, la « Coquecigrue Libre » ne suit jamais l’étoile du Berger (ça c’est pour les moutons !), elle s’accorde aux rayons d’âme de Sirius et traverse l’éther (ou les terres, comme on veut).

Pour Sirius, l’esprit libre :

« Toi qui d’une lance de flamme
De mon âme as brisé la glace,
Et qui la chasse maintenant vers la mer écumante,
Toi, vivifiante et sauvage liberté. »*

Sirius incarne cette « comète » que peut être pour nous la liberté : elle arrive dans nos vies comme une boule de feu ou un vent tempétueux (car la liberté est une prise de risque, elle bouleverse et s’oppose au confort), son feu fait fondre les couches de glaces qui risquent toujours d’emprisonner et de bloquer notre « âme », notre liberté de pensée, notre faculté d’oser exister comme nous le souhaitons et non comme certains stéréotypes de société nous y contraignent. Bref, Sirius marque le mouvement potentiellement libérateur (ou pas), un peu comme une étoile filante que l’on voit (ou pas), et qui peut libérer notre imaginaire créatif et désirant (ou pas).

« Ça nous caravoile aux étoiles ! » : c’est une formule à la Sirius.

*Inspiré du GAI SAVOIR de Nietzsche

Sirius
Jusqu'où s'arrêteront-elles ?

À regarder ces Coquecigrues, cela me semble assez évident : elles anabasent (marchent du bas vers le haut) et donc s’évadent. 

Cata vient de donner naissance au grand cycle du mouvement permanent des Coquecigrues. Elles luttent contre l’attraction terrestre en regardant vers les étoiles et s’évadent hors d’un monde parfois trop « plat » pour elles.

Et s’évadant, elles libèrent nos esprits engoncés, trop tournés vers la matérialité emprisonnante et obsédante du quotidien. 

Ces Coquecigrues anabasiques ouvrent une parenthèse temporelle aventureuse où l’imaginaire prend le pouvoir.

De leur bec affûté, elles trouent la coque du temps et font tomber les barrières du réel. Avec elles, tout devient idéal !

Elles ont peut-être même un petit côté mallarméen :

« Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres
D’être parmi l’écume inconnue et les cieux ! »*

* « Brise Marine »

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